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Plan d'épargne retraite (PER) : 5 erreurs à ne pas faire

Plan d'épargne retraite (PER) : 5 erreurs à ne pas faire

En 2023, il est fort probable que le nombre de PER souscrits dépasse les 4 millions. En seulement 3 ans, le PER s'est déjà positionné comme un produit d'épargne solide qui a séduit de nombreux épargnants investisseurs.

Ses promesses ont en effet de quoi plaire : optimisation fiscale, constitution d'un patrimoine, fructification de l'épargne, transmission aux bénéficiaires, etc. Il a su s'adapter aux réelles attentes des nouveaux épargnants. Attention toutefois à ne pas souscrire un PER sans avoir parfaitement intégrer l'ensemble des conditions de fonctionnement de ce produit financier. Voici les 5 erreurs à éviter en souscrivant son PER.

1ère erreur à éviter : Ne pas souscrire un PER comme seul produit d'épargne

L'épargne investie sur le PER est bloquée au moins jusqu'au départ en retraite. L'épargnant peut en effet décider de ne pas débloquer son PER dès la fin de sa vie d'actif, si sa ou son conjoint poursuit son activité encore quelques années par exemple, pour attendre que sa Tranche marginale d'imposition baisse avant de voir la fiscalité pointer le bout de son nez en sortie d'épargne. L'épargne est donc bloquée durant la vie active, sauf cas exceptionnel d'accident de la vie (l'invalidité de l'épargnant, de son conjoint marié ou pacsé, ou de ses enfants ; le décès du conjoint marié ou pacsé ; l’expiration des droits au chômage qui constituerait une importante baisse de ressources ; le surendettement ; la cessation d’activité non salariée suite à liquidation judiciaire), ou de première acquisition de la résidence principale.

Aussi, placer l'intégralité de son épargne sur un PER n'est pas très judicieux. Le PER est un parfait produit d'investissement à long terme, qui promet de belles plus-values en sortie d'épargne. Mais il ne permet pas de satisfaire les besoins liés aux aléas qui peuvent être rencontrés au cours d'une vie. Par exemple, vouloir financer des travaux dans son habitation, vouloir acquérir un nouveau véhicule, financer un voyage, un mariage, ou un projet quelconque, n'est pas envisageable avec l'épargne du PER. Il doit donc être souscrit en complément d'au moins un autre produit d'épargne, comme un livret ou une assurance vie.

2ème erreur à éviter : Confondre déduction et réduction fiscale

Etrange comme point de vigilance ? Pas vraiment. Trois mécanismes de défiscalisation existent, permettant chacun de réduire le montant de l'impôt sur le revenu à payer :

  • Le crédit d'impôt, qui est un remboursement. Il vient donc en premier lieu se déduire de l'impôt dû, puis une fois que le montant de l'impôt est à 0, il vient en crédit;
  • La réduction d'impôt, qui est une somme qui vient réduire l'impôt à payer;
  • La déduction d'impôt, qui vient déduire une partie des revenus déclarés, avant le calcul de l'impôt.

Si chacun des trois mécanismes influent directement sur le montant dû de l'impôt, ils le font de trois manières différentes. Le PER profite de la déductibilité des versements effectués. Pourquoi dit-on qu'il ne faut pas confondre déduction et réduction fiscale ? Parce que la réduction est un montant à déduire. Par exemple, les dons faits aux associations profitent d'une réduction d'impôt de 66 ou 75 % selon leur nature et leur montant. Par exemple, un don de 1 000 € offrira une réduction de 660 ou 750 € sur l'impôt calculé. Mathématiquement, le calcul est simple, et sans détour.

En revanche, la déduction d'impôt, permise par le PER, est plus complexe à calculer. Elle s'obtient par la formule suivante : "montant des cotisations du PER" x "taux marginal d'imposition". La déductibilité dépend donc de l'imposition de l'épargnant. Par exemple, s'il verse 10 000 € dans l'année sur son PER, et qu'il est imposable sur le TMI de 30 %, il profitera de 3 000 € de défiscalisation (10 000 x 30 %).

En confondant déduction et réduction fiscale, le même épargnant pensera pouvoir prétendre à une diminution de 10 000 € de ses revenus imposables pour calculer son impôt. D'où l'importance de bien saisir les conditions et les avantages avant de souscrire.

3ème erreur à éviter : Opter pour la défiscalisation à l'entrée si l'épargnant est non-imposable

Par principe, la souscription d'un PER inclut la déductibilité fiscale des versements à l'entrée. Chaque nouveau versement est alors ajouté au montant total de déductibilité, qui sera ensuite déduit des revenus imposables en proportionnalité du TMI. Oui mais voila, cet avantage ne concerne que les épargnants imposables. Il ne sera d'ailleurs réellement intéressant que pour les épargnants les plus lourdement imposables, qui profiteront alors d'une déduction élevée. Les tranches de revenus se voient toutes attribuées un taux marginal d'imposition (TMI), qui peut être 0 %, 11 %, 30 %, 41 %, ou 45 %.

Reprenons l'exemple de l'épargnant qui place 10 000 € sur son PER dans l'année. Si son TMI est de 45 %, il pourra déduire 4 500 € de ses revenus imposables. Mais si son TMI est de 11 %, il n'en déduira que 1 100 €. Vous l'aurez compris, si son TMI est de 0 %, donc qu'il est non-imposable, il ne profitera d'aucun avantage fiscal.

En revanche, en sortie d'épargne, la fiscalité ne l'aura pas oublié :

  • Ou bien l'épargne est sortie en capital : Dans ce cas, les montants volontaires, déductibles à l'entrée, versés par l’épargnant sont imposables selon le barème de l’impôt sur le revenu, sans abattement. Les plus-values sont imposées à hauteur du prélèvement forfaitaire unique de 30 %;
  • Ou bien l'épargne est sortie en rente : Les montants volontaires déductibles versés, comme les versements obligatoires, sont soumis à l’impôt sur le revenu, avec abattement de 10 %. Ceux issus de l'épargne salariale sont imposés à l'impôt sur le revenu avec un abattement lié à l'âge de l'épargnant.

Où voulons-nous en venir ? Au fait qu'un épargnant au TMI de 0 ou même 11 %, aura davantage d'intérêt à "renoncer à la déductibilité fiscale", comme il est possible de cocher sur le formulaire de souscription du PER, ce qui lui permettra de profiter d'une fiscalité allégée en sortie d'épargne. Si les plus-values resteront soumises à la même fiscalité, l'épargne versée sera défiscalisée.

4ème erreur à éviter : Ne pas répartir son capital investi

Quel que soit le profil d'investisseur, et quels que soient les montants versés, il ne faudra pas faire l'erreur de tout placer sur un même fonds. Il est primordial de diversifier ses fonds de placement, en répartissant son épargne sur plusieurs supports :

  • Une partie sur des fonds en euros, qui est peu rémunérateur, mais qui garantit le capital à presque 100 % (le 0 risque n’existe pas dans la finance) puisqu’il ne propose que des supports d’investissement sans gros risque : de 80 à 85 % d’obligations, 10 % d’immobilier, et de 5 à 10 % d’actions. De fait, l’investisseur se rémunère par le seul taux d’intérêt fixé. Les fonds euros ont connu une baisse importante de leurs rendements depuis une quinzaine d’année en raison de la baisse des taux obligataires qui composent l’essentiel de leur rémunération. En réalité, 70 % d’entre eux sont même déficitaires dans leur globalité, les frais à chaque versement (entre 2,5 et 3 %) dépassant le rendement en lui-même (environ 1,30 %). Mieux vaudra miser sur les 30 % restants, qui sont majoritairement les PER en ligne, proposant un rendement plus faible, généralement à hauteur de 1 %, mais sans aucun frais de versement;
  • Une partie sur des fonds en unités de compte (UC) : Ces supports d’investissement ne sont pas libellés en euros mais en parts dont la valeur va fluctuer selon les marchés boursiers. Il peut s’agir de parts de sociétés cotées en bourse (les actions), d’obligations d’Etat, de patrimoine immobilier (SCPI, SCI), de valeurs mobilières, ou d’ETF qui sont des fonds indiciels offrant un portefeuille diversifié. Aussi, elles sont bien plus volatiles puisqu’elles peuvent engendrer des plus-values comme des moins-values selon l’évolution des cours. Toutefois, les taux de rendement moyens des unités de compte avoisineront les 30 %, ce qui est bien plus intéressant que le fonds euros, mais plus risqué.

5ème erreur à éviter : Ne pas bien mesurer la valeur du PER

Un PER permet de profiter d'avantages, comme la défiscalisation. Elle sera bien souvent l'un des premiers arguments mis en avant, mais de manière plutôt logique finalement, puisque la défiscalisation est le seul avantage dont l'épargnant peut profiter sur la vie du contrat. Toutefois, il serait tort de limiter le PER à ce seul élément. D'autres paramètres sont à prendre en compte pour estimer la valeur réelle de ce type de produit.

  • Les frais du PER : Il s'agira des frais d'entrée, des frais de versement, des frais de gestion, des frais d'arbitrage, et des frais de transfert. Certains peuvent être offerts, d'autres plus ou moins importants. Ils sont donc à étudier sur chaque PER;
  • Le type de PER et de fonds d'investissement : Le PER d'assurance permet d'adhérer à un contrat d'assurance de groupe sur la vie. Il est plus sécurisé, pour un rendement plus faible. A l'inverse, le PER d'investissement permet d'investir en bourse dans des valeurs mobilières, qui peuvent être des actions, des obligations, des bons de souscription, des droits, etc. Ainsi, le PER individuel d’investissement ne garantit pas le capital, mais propose un rendement sur la base des revenus perçus des actifs. Le capital épargné peut donc fructifier de manière bien plus importante.

Il est possible de se renseigner sur les performances passées du PER proposé, pour les étudier en comparaison. D'autres paramètres propres à l'épargnant impacteront le rendement du PER, comme notamment l'âge du souscripteur, la conjoncture et ses impacts sur les marchés boursiers, les sommes engagées, le profil d'investisseur, plutôt prudent ou dynamique, et le type de gestion, plutôt libre ou déléguée.

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