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Les obligations : fonctionnement, risque. Est-ce un bon placement ?

Les obligations : fonctionnement, risque. Est-ce un bon placement ?

Parmi les produits financiers ouverts à l'investissement, les obligations attirent de nombreux épargnants ou investisseurs, séduits par leur promesse de rentabilité du patrimoine, sans gros risque de perte en capital. Toutefois, cette promesse de rendement linéaire et sans encombre peut parfois être remise en question, et n'est pas si garantie que cela. Disons que le rendement ne doit pas s'étudier seul, mais en duo "rendement – risque". Voici comment fonctionnent les obligations, et la rentabilité qu'elles offrent à l'investisseur financeur.

Qu'est-ce qu'une obligation ?

Une obligation peut se définir comme une part de dette émise par une entreprise, une collectivité territoriale, ou un Etat (français ou international). Lorsque ces derniers présentent un besoin de financement, ils ne peuvent parfois pas s'autofinancer. Les investisseurs vont alors devenir créanciers de ces entités, en achetant une obligation, donc une part de la dette. C'est une forme de crédit que le créancier accorde. Aussi, le capital investi sera restitué en totalité à une échéance définie, souvent fixée entre 5 et 30 ans maximum. Sur cette période, l'investisseur va percevoir une forme de rémunération périodique, une fois par an ou bien à chaque trimestre, selon un taux d'intérêt fixe ou variable. L'objectif est donc de récupérer son capital et les intérêts du "prêt", ce qui génère une plus-value.

Prenons un exemple pour mieux comprendre. Une collectivité souhaite emprunter 5 millions d'euros pour financer un projet d'aménagement. Elle fait donc le choix de passer par un emprunt dit obligataire, avec un taux fixe. Elle décide de diviser cet emprunt en 1 000 parts de 5 000 €. Le taux d'intérêt sera fixé à 4 %, pour une durée de l'emprunt de 10 ans, et une rémunération annuelle. L'investisseur qui souhaitera acquérir une obligation (il peut en acquérir plusieurs s'il le souhaite), devra donc investir 5 000 €. Il percevra alors les intérêts chaque année, donc 200 € par an pendant 10 ans (4 % x 5 000 €). Arrivé à échéance, donc à la fin de la dixième année, l'investisseur percevra les intérêts annuels de 200 €, et récupèrera son capital initial de 5 000 €. C'est donc un placement sur 10 ans, qui lui aura rapporté une plus-value globale de 2 000 € (200 €/an x 10 ans).

Les différents types d'obligations

Il existe 5 types d'obligations, qui diffèrent par les modalités de calcul et de versement des intérêts (appelés coupons), ou bien par la durée de vie de l'obligation :

  • Les obligations à taux fixe : Le taux d'intérêt et la périodicité du versement de la rémunération à l'investisseur sont tous les deux fixes dès l'émission de l'obligation, autrement dit dès que l'obligation est accessible sur le marché. Elles sont préférées des investisseurs les plus prudents. Avec elles, pas de surprise, le plan d'investissement est clairement établi;
  • Les obligations à taux variable : Ici, le taux d'intérêt dépend de l'évolution d'un taux du marché, auquel s'ajoute un taux fixe. Les variations du taux sont évaluées à intervalles réguliers. La rémunération peut donc augmenter, comme diminuer. On peut dire que le risque pris est donc plus important sur ce type d'obligation;
  • Les obligations à coupon zéro : Ces obligations ne génèrent pas de coupon durant toute leur durée de vie. Elles sont accessibles à un prix très avantageux, inférieur à leur valeur nominale, et remboursées à une date fixe à leur valeur nominale, autrement dit à leur vraie valeur de départ. Le principal avantage d'investir dans ce type d'obligation est d'alléger sa fiscalité;
  • Les obligations à coupon unique : Dans ce cas, la somme des intérêts cumulés est versée en une seule fois à l'échéance de l'obligation. C'est donc un vrai placement à long terme qui est effectué;
  • Les obligations convertibles en actions : Elles peuvent être échangées contre des actions de la société émettrice, selon des modalités prévues dès l'émission de l'obligation. Les Etats et les collectivités ne peuvent donc pas émettre d'obligations convertibles.

Comment investir dans des obligations ?

Les obligations peuvent s'acheter auprès d'un intermédiaire financier agréé. Il pourra tout simplement s'agir du conseiller bancaire habituel, mais aussi d'une société de gestion, d'un courtier, ou encore d'un conseiller en gestion de patrimoine. L'achat peut se faire en direct, mais bien plus fréquemment, il se fera via des OPCVM (Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières), comme les fonds communs de placement et les SICAV (Sociétés d'Investissement à Capital Variable). Il se fera aussi souvent par le biais des assurances vie, ou bien des Plans d'Epargne Retraite (PER).

Le principal intérêt de l’investissement indirect est de s’appuyer sur l’expérience d’un gérant qui sélectionne les titres avec une approche professionnelle, diminuant ainsi le risque global du portefeuille. En revanche, le principal inconvénient réside dans les frais de gestion évidemment dus. Selon les organismes gestionnaires, ils seront plus ou moins importants, venant alors diminuer la rentabilité réelle de l'investissement.

Les obligations peuvent être émises sur le marché primaire, autrement dit acquises directement auprès de l'émetteur de l'obligation, ou bien sur le marché secondaire, autrement dit en bourse, auprès d'investisseurs qui revendent leurs obligations. Pour vulgariser, c'est une sorte de marché d'occasion. Attention toutefois, l'achat d'obligations sur le marché secondaire peut engendrer des frais de transaction, qui viendront amoindrir le rendement global de l'investissement.

Comment peut-on qualifier la rentabilité des obligations ?

Les obligations ne forment pas l'investissement le plus rentable qu'il soit. Elles sont corrélées à un taux d'intérêts, et l'investisseur ne pourra pas espérer faire davantage fructifier son placement, qui ne sera pas soumis aux tensions ou fluctuations de la bourse et des marchés financiers (sauf parfois en cas de revente). Leur principal atout réside dans leur rendement fixe et régulier. Dans l'idée, elles permettent d'optimiser sa fiscalité au moment du placement, en déduisant l'investissement, et de profiter ensuite de rendements réguliers. L'objectif visé n'est clairement pas de capitaliser son épargne de manière dynamique.

Comme on la compare souvent à l'action, l'obligation se démarque par l'assurance d'un revenu fixe, contrairement à la première qui ne garantit en rien le paiement d'un dividende. L'achat d'une action s'apparente davantage à un pari fait sur l'avenir de la société, alors que l'achat d'une obligation ressemble davantage à la signature d'un contrat dans lequel l'investisseur et l'emprunteur conviennent d'un accord. L'obligation est un placement parfaitement approprié à une diversification de portefeuille face aux aléas des marchés boursiers.

Alors à quel profil d'investisseur les obligations sont-elles plutôt destinées ? Plutôt aux nouveaux investisseurs, aux profils plutôt prudents, qui opèrent leurs premiers placements. Idéalement, les obligations doivent être conservées jusqu'à échéance. C'est donc un placement à destination d'investisseurs aux finances suffisantes pour ne pas avoir à récupérer ces liquidités trop tôt. Les profils plus dynamiques pourront également acheter des obligations, davantage pour diversifier leur patrimoine. En finance, pour vulgariser, mieux vaut ne jamais conserver tous ses œufs dans le même panier. C'est bien la diversification des investissements qui réduit le risque de perte en capital.

Est-ce un placement risqué ?

A priori, non, les obligations ne sont pas un placement risqué. Disons plutôt d'ailleurs qu'elles sont le placement le moins risqué sur le marché. Mais en réalité, pour résumer le procédé, il s'agit d'un emprunteur qui, pour obtenir son financement, fait appel à une multitude d'investisseurs. Et comme tout emprunteur, sa situation peut évoluer, et il peut se retrouver dans l'impossibilité de rembourser ses créanciers. Pour les obligations d'Etat et de collectivités territoriales, ce sera rarement le cas, mais pour les entreprises, c'est une situation qui peut se produire. Si le débiteur fait faillite par exemple, il sera dans l'impossibilité de restituer la somme prêtée à ses créanciers.

Pour tenter de déjouer ce risque, il faut savoir analyser un taux d'intérêt. Plus il est élevé, autrement dit, plus la promesse d'un investissement rentable est faite, plus le risque est élevé. Le taux d'intérêt affiché permet d'attirer des investisseurs qui auraient pu être réticents face au risque. Les obligations les plus rémunératrices sont donc les plus à risque. Mieux vaudra donc préférer les obligations d'Etat, idéalement de pays riches. Investir dans des obligations de pays émergents est également un risque important car tout repose sur la probabilité du développement du pays, même si le risque reste mesuré. Cependant, selon les attentes des investisseurs, les obligations au rendement les plus bas ne seront pas satisfaisantes. Chaque profil saura faire son choix.

Un risque pris en cas de revente avant l'échéance

Certains investisseurs peuvent préférer revendre leurs obligations avant leur terme, notamment dans le cas d'un besoin de liquidité imminent. Dans ce cas, le risque est également plus élevé. D'abord, le rendement sera diminué puisque les intérêts perçus ne seront que partiels. Mais le risque réel réside ailleurs. En souhaitant revendre une obligation avant échéance, l'investisseur devra s'orienter vers le marché secondaire précité. Ici, le risque est de ne pas trouver de repreneur. Si la revente est réalisée parce que l'entreprise émettrice semble couler vers la faillite, il est fort probable qu'aucun repreneur ne se manifestera.

Egalement, et en corrélation, la valeur de l'obligation à la revente peut diminuer. Si le risque de perte en capital est a priori écarté, sauf exception, le rendement sera en revanche remis en question. Le marché secondaire est un marché boursier. En bourse, les cours varient chaque jour, chaque heure, chaque minute même. Aussi, si une obligation a été achetée 1 000 €, et est revendue sur le marché secondaire, elle ne sera pas nécessairement revendue 1 000 €. Si le cours de l'obligation sur le marché est de 800 €, on dit qu'elle sera alors négociée "au-dessous du pair", ou "à escompte". En revanche, si le cours est de 1 200 €, on dit alors qu'elle sera négociée "au-dessus du pair", ou "à prime". Notons en revanche que le nouvel acheteur continuera à percevoir le même coupon, quel que soit le coût du rachat. Son rendement va donc évoluer, à la hausse si son coût d'achat a baissé, et à la baisse si son coût d'achat a augmenté.

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